Ce petit jardin singulier, unique en son genre de par son admirable panorama sur les vallées environnantes, se trouve à Lauzerte, au pied du vieux rempart.
Sa singularité tient aussi à sa présentation du parcours du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle sous la forme d'un jeu de l'oie grandeur nature.
Le long du parcours, on découvre sur des plaques explicatives l'histoire et la vie des pèlerins au Moyen-âge.
Lauzerte, cité médiévale du 12ème siècle, située dans le Quercy blanc, a été de tout temps une étape incontournable des pèlerins. Connus depuis le 9ème siècle, ces chemins historiques attirent chaque année beaucoup de randonneurs et pèlerins.
On compte quatre voies historiques en France, de Puy-en-Velay, d'Arles, de Vézélay et de de Tours.
En Espagne, plusieurs chemins convergent vers Saint-Jacques-de-Compostelle. [Santiago de Compostela en Espagnol]
Parmi les pèlerins, on peut citer les amoureux de la Nature, séduits par la promesse de paysages époustouflantes, ou bien les adeptes de la marche à pied. Mais on ne doit pas pour autant négliger ceux qui sont juste là pour avoir le temps de penser, de méditer..
Beaucoup d'écrivains, philosophes, poètes, associent l'acte de marcher à l'acte de penser. Jean-Jacques Rousseau écrivain, philosophe [1712-1778], fervent adepte de la marche, préconisait qu'il fallait se mettre en mouvement pour se retrouver : "je ne peux méditer qu'en marchant sitôt je m'arrête, je ne pense plus et ma tête ne va qu'avec mes pieds" [Les confessions].
Nietzsche écrivain, philosophe allemand [1844-1900] avait besoin de marcher pour créer, allant jusqu'à sept à huit heures de marche par jour : "Je pouvais alors, sans avoir la notion de fatigue, être en route dans les montagnes, pendant 7 à 8 heures de suite". De 1883 à 1888, Nietzsche revint chaque année à Nice, ville méditerranéenne qu'il prit l'habitude de parcourir seul, sur ses hauteurs. Ce fut durant ce séjour sur cette côte française qui ne portait pas encore l'appellation "côte d'Azur" qu'il termina la 3ème partie de son œuvre, "Ainsi parla Zarathoustra".
En évoquant les écrivains marcheurs, on ne peut pas passer à côté de "l'homme aux semelles de vent", Rimbaud, l'homme qui marchait pour évacuer sa colère mais surtout l'homme qui marchait pour l'envie d'ailleurs : la marche comme symbole de Liberté.
Petite anecdote concernant la coquille Saint-Jacques : ce mollusque au goût subtil qui s'invite aux jours de fêtes doit l'origine de son appellation au pèlerinage. En effet les pèlerins qui s'acheminaient jusqu'à la côte trouvèrent sur la plage de grands coquillages qu’ils ne trouvaient sur nul autre rivage d'Europe. Les premiers pèlerins ne manquaient pas d'en ramener en signe de leur pérégrination. Cette grande coquille devint peu à peu le symbole de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.
On voit à la démarche de chacun s'il a trouvé sa route.
L'homme qui s'approche du but ne marche plus, il danse.
Nietzsche