On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze
On dirait que, sans les poings, on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
On dirait que l'on soufflerait sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre amour, c'est le trésor
On dirait qu'on serait toujours d'accord
J'ai traqué les toujours, désossé les déesses
Goûté aux alentours, souvent changé d'adresse
Ce qui nous entoure, l'extension de nos corps
Quand nous sommes à l'écart, mineurs, chercheurs d'or
Quand faut-il être pour ?
Que faut-il être encore ?
Que faut-il encore ?
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze
On dirait que, sans les poings, on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve
Et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze
Alain Bashung
Album Bleu pétrole (mars 2008)
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SuzanneSuzanne t'emmène écouter les sirènesElle te prend par la mainPour passer une nuit sans finTu sais qu'elle est à moitié folleC'est pourquoi tu veux resterSur un plateau d'argentElle te sert du thé au jasminEt quand tu voudrais lui direTu n'as pas d'amour pour elleElle t'appelle dans ses ondesEt laisse la mer répondreQue depuis toujours tu l'aimesTu veux rester à ses côtésMaintenant, tu n'as plus peurDe voyager les yeux fermésUne flamme brûle dans ton cœurIl était un pêcheur venu sur la terreQui a veillé très longtempsDu haut d'une tour solitaireQuand il a compris que seulsLes hommes perdus le voyaientIl a dit qu'on vogueraitJusqu'à ce que les vagues nous libèrentMais lui-même fut briséBien avant que le ciel s'ouvreDélaissé et presqu'un hommeIl a coulé sous votre sagesseComme une pierreTu veux rester à ses côtésMaintenant, tu n'as plus peurDe voyager les yeux fermésUne flamme brûle dans ton coeurSuzanne t'emmène écouter les sirènesElle te prend par la mainPour passer une nuit sans finComme du miel, le soleil couleSur Notre Dame des PleursElle te montre où chercherParmi les déchets et les fleursDans les algues, il y a des rêvesDes enfants au petit matinQui se penchent vers l'amourIls se penchent comme ça toujoursEt Suzanne tient le miroirTu veux rester à ses côtésMaintenant, tu n'as plus peurDe voyager les yeux fermésUne blessure étrange dans le cœur