Certaines villes savent vous plonger dans leur passé prestigieux comme Venise , Ostende en est de celle-là.
Ville portuaire de Belgique, située en Flandre occidentale à 115 km de Bruxelles, jadis incontournable et réputée, cette station balnéaire a beaucoup inspiré les artistes qui y ont séjourné et qui lui ont rendu hommage en retour : parmi eux, Jacques Brel (L’Ostendaise) mais aussi Léo Ferré (Comme à l'Ostende) sans oublier Bashung ("A Ostende", tout simplement).
La station balnéaire "Ostende" était au 19ème siècle de réputation égale à Deauville ou même Monte-Carlo : elle a eu même le privilège d’avoir comme hôte La reine Victoria (1819-1901) en 1834. Les anglais furent séduits par Ostende et y ont installés les premières cabines de plage. Ostende que l’on surnomme "la reine des plages" fut une ville chargée d’histoire, lieu de villégiature prisé par un grand nombre d’artistes, d'’Arthur Rimbaud qui a séjourné en 1872 à Victor Hugo en passant par Raspoutine mais n'oublions pas Einstein, ou le peintre Magritte ou encore Karl Max qui y a écrit son Manifeste du parti communiste en 1848.
Dans les années 80, Ostende continuait à attirer des artistes célèbres, notamment Marvin Gaye qui en 1981, y a séjourné, pour trouver calme et inspiration, un séjour de deux ans durant lequel il a composé son dernier album culte "Midnight love" en 1982. Un film relatant les dernières années de sa vie notamment sur son séjour à Ostende est prévu en 2013 et serait joué par Lenny Kravitz.
Qu'a bien pu attirer tous ces grands artistes à Ostende ? La ville ? La Mer ? Qui en hiver se confond avec le ciel si bas avec sa plage de neuf kilomètres...
Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague, avec infiniment de brumes à venir, avec le vent d’ouest, écoutez le tenir, ces paroles de chanson de Jacques Brel "Le plat pays" s’adapte assez bien à Ostende. Malgré les constructions sauvages qui dénaturent l’architecture locale, Ostende est encore aujourd'hui l'une des plus importantes stations de la côte belge.
Avec des ciels aux couleurs indécises, ni gris ni verts comme à Ostende comme chantait Léo Ferré, Ostende au premier regard n’offre pas le paysage balnéaire qu’on escomptait voir. Détruite en partie par les bombardements de la seconde guerre mondiale, les constructions récentes, immeubles impersonnelles le long de la plage, déroutent un peu. Mais l’infini du ciel et de la mer vous happe immédiatement, sans compter la présence à 40 km, d' une petite station balnéaire (La Panne) connue pour ses dunes immenses et sa plage la plus étendue de la côte ouest Belge.
Il y a deux sortes de temps
Il y a le temps qui attend
Et le temps qui espère
Il y a deux sortes de gens
Il y a les vivants
Et moi je suis en mer
Jacques Brel (L’Ostendaise)
Place à Bashung pour nous conter son Ostende
Flottez hippocampes
Droits comme des i
Laissez vous porter
Par l'extrême obligeance...
Alain Bashung (A Ostende)